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EPE - Erquy Plurien Environnement

Pollution à l'ammoniac

Pollution à l'ammoniac

POLLUTION A L’AMMONIAC : ANALYSE DE LA REPONSE DE LA PREFETE DE BRETAGNE DU 21 AVRIL 2020

 

Suite au récent pic de pollution aux particules fines issues notamment de l’ammoniac dégagé par les épandages agricoles, et qui constitue l’essentiel des particules fines durant l’épisode de pollution selon AIR BREIZ         

 

Les associations spécialistes des questions relatives à la qualité de l’air et de l’eau, dont Halte aux Marées Vertes s’étaient adressées à la Préfète de région, par lettre du 1er avril 2020, pour lui demander :

1° d’une part, que les matériels d’épandage les plus émissifs soient définitivement interdits et les matériels moyennement émissifs provisoirement interdits en cette période de pandémie, au profit des méthodes plus propres.

2° d’autre part, que les financements nécessaires soient alloués à Air Breizh (voir structures et missions sur liens ci-dessous)  mettre en place le dispositif de mesure de l’ammoniac et de prévention de la pollution que cet organisme propose dans une étude publiée ce début d’année.

 

La teneur de la lettre de la Préfète de Bretagne et les services mis en copie témoignent de ce que notre courrier a bien retenu son attention car la pollution à l’ammoniac est bien là et notre analyse vise juste.

Mais il n’est toutefois pas question pour la Préfète d’interdire les épandages aériens, comme l’ont titré les journaux locaux du 26 avril 2020.  Comment se justifie-t-elle ?

 

Elle rappelle les mesures prises par son prédécesseur en 2018, à savoir l’intégration d’Air Breizh dans le comité régional de  concertation nitrates, lequel comité a ainsi vocation à se pencher sur la qualité de l’eau ET également sur la qualité de l’air.

Nous apprenons

-que la pollution à l’ammoniac figurera à l’ordre du jour de la prochaine réunion de ce comité.

-que les financements sollicités par Air Breizh (1,7 millions €), « sont à l’étude ».

Espérons que la pression faite par nos associations environnementales telles Halte aux Marées Vertes, Eau et Rivières, Vivarmor, etc, (qui regroupent en leur sein notamment les associations comme Erquy Environnement), concourra à faire peser la balance des choix budgétaires dans le bon sens.

Elles vont saisir également les autres financeurs potentiels  pour plaider en faveur de ce projet salutaire nécessaire.   

 

La Préfète de région se targue du plan PREPA 2017 (Plan national de REduction des Polluants Atmosphériques) « qui prévoit la mise en place d’un plan d’action pour assurer l’utilisation des matériels d’épandage des effluents organiques les moins émissifs ».

Hélas, la perspective de suppression de l’utilisation des matériels les plus polluants n’est prévue qu’à horizon 2025 !

En clair, nous demandions l’interdiction immédiate et définitive des matériels les plus émissifs*. On nous répond que ce sera pour 2025, si tout va bien.

Il faut savoir que ce PREPA 2017, dans son volet agricole, consiste en la publication par l’ADEME, en juillet 2019, d’un « guide des bonnes pratiques agricoles pour l’amélioration de la qualité de l’air », ce ne sont que des recommandations.   

Elles visent l’atteinte d’objectifs en 2030 et en 2050 : autant dire que ce n’est pas pour demain !

 

https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/guide-bonnes-pratiques-agricoles-qualite-air-0100834.pdf

 

La Préfète de région explique que la profession agricole ne pourrait supporter des mesures exceptionnelles, des changements dans un délai plus court. Pourtant, plus personne ne nie que la santé publique l’exige !

Elle nous assure que

  • le pic ne s’est pas prolongé (c’est la définition même d’un pic….)
  • que la pollution agricole s’est mêlée à une pollution venue du Nord de l’Europe….. Notre nez, ici, ne nous trompe pas sur l’origine principale de la pollution constatée !

 

Madame la Préfète de Bretagne nous assure que dans le cadre du plan de relance de l’économie, elle a fait part de la problématique environnementale au niveau ministériel, en évoquant « les nécessaires évolutions des pratiques agricoles ».

Que nous voudrions croire cette formule incantatoire utilisée depuis tant d’années par ceux qui se payent de mots quand l’urgence est aux actes !

 

HAMV va désormais se tourner vers les collectivités territoriales pour demander qu’elles assument leur part dans le financement du projet ammoniac d’Air Breizh. 

 

* Précision : selon la Préfète, l’association des entrepreneurs agricoles (effectue 75 % des épandages en Bretagne) déclare que 92 % des épandages se font par pendillards ou enfouisseurs. Nous en concluons que 25% des épandages sont effectués par les exploitants eux-mêmes et donc logiquement avec du matériel moins onéreux (type buses…) très émissif.

 

On peut évaluer à (25+ 8) = 33 % la part des épandages très polluants à interdire sans délai.

 

Pollution à l'ammoniac
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