29 Janvier 2020
EXTENSION DE PORCHERIES A HILLION : LES ASSOCATIONS REAGISSENT
Les associations ne sont pas contre l’élevage porcin qui contribue à l’essor économique de la région et dont la viande est la base de l’alimentation carnée des Bretons. Mais elles sont contre le modèle de production sur lisier, principale cause de pollution de l’eau par les nitrates et donc de la prolifération des algues vertes.
Les associations sont convaincues que l’avenir de la production porcine bretonne est dans l’élevage sur paille comme l’a magistralement exposé André POCHON devant le Conseil Municipal d’Hillion le 16 décembre 2019.
Cela pour des raisons économiques, sociales, environnementales, de bien-être animal et parce qu’aujourd’hui l’élevage sur paille est parfaitement maîtrisé.
L’étude comparative du Conseil Départemental des Côtes d’Armor effectuée en 2007 montre que le prix de revient du porc engraissé sur paille était de 79 € et celui du porc engraissé sur lisier était de 88 €. Et alors qu’aujourd’hui le prix de vente du porc sur paille est entre 10 et 30 % plus élevé dans les réseaux Cohérence, Fermiers d’Argoat et le réseau BIO
Et que cette plus-value s’accentuera avec la demande des consommateurs. Un jour viendra où les grandes surfaces ne mettront plus dans leurs rayons la viande de porc élevée sur lisier comme c’est déjà le cas pour les œufs des poules en cage.
Avec 60 truies sur paille, l’éleveur gagne autant qu’avec 200 truies sur lisier. Le nombre d’éleveurs augmentera, celui des familles paysannes aussi entraînant la revitalisation du milieu rural, artisans, commerçants, écoles, centres culturels, etc…
Dans le compost issu de l’élevage sur paille, la quantité d’azote est diminuée de moitié (1,35 kgN par porc produit sur paille contre 2,70 kgN par porc produit sur lisier). De plus l’azote d’un compost issu d’un élevage sur paille est sous forme organique donc non lessivable. Cet azote organique augmente le taux d’humus dans le sol, gage d’augmentation du rendement des cultures. De plus ce piégeage du carbone par l’humus contribue efficacement à la réduction du réchauffement climatique, et l’absence d’ammoniaque et d’odeur est quasi-totale dans ce type d’élevage.
Vautrés dans la paille, les porcs font plaisir à voir ; les traitements phytosanitaires diminuent des 2/3, la mortalité est ramenée de 5% pour le porc sur lisier à 4 % pour le porc sur paille. Les dépenses en énergie d’un élevage sur paille sont quasi-nulles et les porcelets conservent leur queue et leurs dents !
Alors pourquoi tant d’obstination à maintenir l’élevage sur lisier périmé ?
Pourquoi des investissements démesurés dans des bâtiments obsolètes ? L incohérence de la COOPERL est totale : d’un côté elle pousse les éleveurs à investir dans des bâtiments très coûteux, de l’autre elle déclare devant le conseil municipal d’Hillion le 16 décembre 2019 que « si les consommateurs demandent de la viande de porc issue de porcs élevés sur paille, elle produira du porc sur paille » ; elle fait peu de cas notamment des deux éleveurs d’Hillion qui se seront endettés sur le long terme, le premier pour un investissement de 740 000 €uros, le second à hauteur de 240 000 €uros.
En refusant l’installation de ces deux extensions d’élevages sur leur commune, le conseil municipal contribuera concrètement à l’éradication des algues vertes, et, à terme, permettra à Hillionde retrouver son visage de commune littorale et ses plages accessibles au public, et évitera aux deux éleveurs une impasse économique.
Et pourquoi donc les départements bretons subventionnent-ils exclusivement les porcheries sur paille avec l’accord de Bruxelles ?
Pourquoi donc les écoles d’agriculture les ont-elles adoptées ?
Pourquoi sont-elles expérimentées à CRECOM ?
Il n’y a pas que les associations qui préconisent un autre modèle de production porcine !
André POCHON