17 Juin 2020
Le promoteur voulait annoncer les résultats des études d’impact sur la coquille Saint-Jacques, le homard et la praire. La préfecture et les pêcheurs l’y ont fait renoncer. À Erquy également, la tension avec RTE est toujours palpable
Mardi 17 juin, dans l’après-midi, Ailes Marines a présenté aux pêcheurs les résultats des études environnementales sur l’impact du bruit du futur parc éolien sur la coquille Saint-Jacques, le homard et la praire. La rencontre s’est déroulée sous l’égide de la préfecture, dans le cadre du comité de gestion et de suivi.
Pour le promoteur, il s’agissait d’une étape importante. Ailes Marines avait d’ailleurs prévu d’organiser une conférence de presse dans la foulée de cette rencontre avec les pêcheurs, en présence des chercheurs du CNRS et du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) qui ont conduit ces études. Le but ? Prouver que la construction des 62 éoliennes n’est pas incompatible avec la préservation de la ressource, ce dont les pêcheurs doutent fortement.
Mais les pêcheurs, ainsi que la préfecture, ont appris qu’Ailes Marines voulait communiquer. Ils ont mis la pression sur le promoteur. Ailes Marines a annoncé, lundi, l’annulation de la conférence de presse « à la demande du préfet des Côtes-d’Armor et du comité des pêches ». Ce dernier voulait garder la primeur des résultats à ses adhérents, avant de les lire dans les journaux.
« De toute façon, je ne sais pas ce qu’ils auraient annoncé lors de cette conférence de presse, commente Alain Coudray, le président du comité des pêches. Ce qu’ils nous ont exposé hier, on le savait déjà. Pour nous, les études ne sont pas terminées. »
La bataille de la communication se joue aussi sur les réseaux sociaux. Ce mercredi matin, le pêcheur réginéen Julien Tréhorel a publié une vidéo dans laquelle on le voit interpeller les prestataires qui réalisent les études sur la plage de Caroual. Il s’agit du site d’atterrage des deux câbles de 220 000 V. RTE a engagé ces études pour affiner le tracé des câbles.
« Je vous le dis gentiment, dit le pêcheur. Continuez à faire ce que vous êtes en train de faire, et nous, assurément, nous ferons en sorte que vous ne puissiez pas remettre la machine sur la plage. Je ne sais pas comment on fera, mais je vous assure que ça va être fait. […] Je vais appeler à ce que les gens se mobilisent pour que votre machine ne retourne pas sur la plage. Profitez des quelques jours qui vous restent… » Ambiance. L’instance de concertation et de suivi, organisé par la préfecture le 10 juillet en présence de nombreux élus, de pêcheurs et d’associations, s’annonce pour le moins animée.
Source : Ouest France Régions 17/06/2020