9 Mars 2020
La Caisse des Dépôts et RES ont vendu leurs parts de la société Ailes Marines à Iberdrola. Le producteur d’électricité espagnol est désormais seul aux commandes du projet de parc éolien en baie de Saint-Brieuc, qui doit voir le jour d’ici à 2023.
Le projet de parc éolien en baie de Saint-Brieuc est désormais 100 % espagnol. Iberdrola, le producteur d’électricité, annonce ce lundi matin avoir racheté les parts de RES et de la Caisse des Dépôts au sein du consortium Ailes Marines. Iberdrola détient donc l’intégralité de cette société de projet. Depuis sa création, en 2011, pour répondre à l’appel à projet de l’État français, l’entreprise espagnole contrôlait Ailes Marines à hauteur de 70 %. RES et la Banque des Territoires (Caisse des Dépôts) en détenaient 30 %.
En janvier dernier, la presse espagnole avait révélé des mouvements dans le capital d’Ailes Marines, indiquant qu’Iberdrola souhaitait obtenir « la pleine autorité pour gérer le projet ». Une information qu’Emmanuel Rollin, le directeur d’Ailes Marines, avait refusé de commenter. Elle s’avère donc exacte. Le rachat a été effectué après « le feu vert du ministre de l’Economie et des finances français », indique Iberdrola dans un communiqué.
Iberdrola veut construire un parc de 62 éoliennes de 216 m de hauteur en baie de Saint-Brieuc, entre le cap Fréhel et l’Île-de-Bréhat. Un projet, très contesté localement, et qui fait l’objet de recours en justice, qui a pour objectif de « fournir l’équivalent de la consommation de 835 000 habitants (chauffage compris) », indique l’entreprise. Le projet est estimé à 2,4 milliards d’euros.
En 2011 et 2012, quand le gouvernement a voulu se lancer dans l’éolien offshore, il a lancé un appel d’offres pour la construction de six parcs sur les façades de la Manche et de l’Atlantique. Le projet de la baie de Saint-Brieuc est le seul a avoir été décroché par un producteur d’électricité étranger. Les autres parcs sont construits par EDF et Engie. Le Conseil d’État a d’ailleurs jugé, en juillet 2019, que la sélection d’Iberdrola avait été entachée d’irrégularités, sans toutefois remettre en cause la suite du projet.
L’État français impose au promoteur la création d’une filière industrielle locale. Pour la fabrication des fondations jacket, qui seront plantées dans le sol marin, une usine sera construite sur le nouveau polder de Brest. Iberdrola a choisi ses partenaires espagnols de Navantia et Windar pour cette opération. Les éoliennes seront, elles, fabriquées dans l’usine Siemens du Havre.
« La construction du projet de Saint-Brieuc est prête à démarrer, indique Jonathan Cole, président d’Ailes Marines et directeur monde de l’éolien en mer chez Iberdrola. Tous les accords sont en place, le financement est sécurisé et les contrats sont signés. Notre plan industriel permettra de créer de nouvelles usines et des emplois hautement qualifiés dans le secteur des énergies renouvelables en France. Nous espérons que les dernières questions juridiques et administratives seront réglées rapidement, suite à quoi ce projet d’investissement majeur de 2,4 milliards €, contribuant à un avenir énergétique plus propre, rentrera dans sa phase d’exécution. »
Dans son communiqué, l’entreprise espagnole indique que « la France est devenue un marché de plus en plus stratégique pour Iberdrola », qui « est aussi actif sur le marché de détail de l’énergie et envisage de nouvelles opportunités dans le domaine de l’éolien terrestre en France ». Il y a quelques mois, Iberdrola est également entré sur le marché des fournisseurs d’énergie dans l’héxagone.
Source : Ouest France le 9 mars 2020