29 Avril 2020
La prolifération des algues vertes dans les différentes baies des Côtes-d’Armor est surveillée de près par le Ceva, à Pleubian. En ce début de printemps, les ulves se font rares et c’est une très bonne nouvelle.
Chaque année, qu’on soit dans la baie de Saint-Brieuc (Hillion, Morieux) ou dans celle de Lannion (Saint-Michel-en-Grève), la préoccupation de bon nombre d’habitants est la même. Quelle quantité d’algues vertes va recouvrir nos plages cet été ? Car chacun de ces sites a la particularité d’accueillir, depuis près de cinquante ans pour certains, un tapis d’algues vertes plus ou moins épais.
D’après Sylvain Ballu, du Centre d’étude et de valorisation des algues basé à Pleubian (Ceva), la saison 2020 devrait être une bonne année pour l’environnement. « J’ai pu faire un survol des zones qui nous préoccupent, le 13 mars. Il y avait très peu d’échouages, seulement des petits morceaux d’algues. » Le second survol de l’année, le 21 avril, confirme les premières constatations.
Les spécialistes du Ceva essaient de prédire la précocité du phénomène en fonction des caractéristiques de l’hiver. « Celui-ci a été particulièrement tempétueux avec beaucoup de vent, de houle, très peu de soleil. » Un tiercé gagnant pour les Costarmoricains et les estivants qui rêvent de plages propres. « On était plutôt inquiet en octobre 2019 vu le stock résiduel d’algues encore présent. L’hiver dispersif a permis de nettoyer les baies. »
Même celle de Saint-Brieuc, plus encaissée que la Lieue de Grève, montre des signes encourageants. En 2019, après un hiver calme suivi d’un printemps particulièrement pluvieux, un échouage de masse avait souillé ses plages. « Sûrement à cause de la situation géographique particulière de cette baie », estime Sylvain Ballu.
Cela avait fait grand bruit juste avant la saison touristique et les élus avaient soupçonné un relâchement chez les agriculteurs. Car la vaste baie est entourée d’un bassin-versant de 97 000 ha (12 000 ha à Saint-Michel) et, si les conditions météo font la pluie et le beau temps sur la quantité d’algues échouées, c’est bien aux nitrates charriés par les cours d’eau que l’on doit cette prolifération.
Le fort ensoleillement, la douceur et la lumière dont profitent les côtes depuis deux mois devraient cependant entraîner une croissance plus rapide des fragments d’ulves. « Mais on repart d’un niveau très bas, on s’attend donc à ce que les échouages démarrent tard », conclut le spécialiste.
Source : Ouest France régions du 28 avril 2020