Billet d'humeur EPE

Billet d’humeur EPE

Nous revenons sur le sujet de ce châtaignier à abattre qui a fait l'objet d'un article dans "Le Penthièvre" paru le 18 août. Ce châtaignier est situé à Erquy, Sente du Paradis, qui en l’occurrence, porte bien mal son nom.

Selon les propos rapportés de MPA, pour le compte de la municipalité on a épuisé les voies de recours car :

- il n'est pas classé

- il fait partie des arbres répertoriés comme dangereux de la Commune (en fonction de son âge)

- appartenant à un promoteur il peut en faire ce qu'il veut, dans le cadre de son projet de lotissement

Et il ne restait plus que la voie de la négociation pour obtenir que le promoteur replante 11 arbres à sa place, ce dont il faut se réjouir bien sûr, mais...

Nous sommes allés sur place et avons constaté :

-comme c'est rapporté dans le journal, qu'il se trouve en limite de lotissement, près de la Sente, et qu'il ne gêne en aucun cas les emplacements déjà tracés des constructions

-qu'il est bien droit, avec une belle frondaison en parasol, ne présente pas de maladie ou de danger apparent (avis de non-expert attendant qu'on lui explique), que moyennant un petit élagage, l'abattage de 2 troncs morts à proximité et une mise en valeur par simple fauchage aux abords proches, il peut encore abriter pas mal de biodiversité, fournir une ombre salutaire et un beau repère paysager.

D'autre part nous avons échangé avec des riverains dont nous vous rapportons les propos :

- c'est désolant, navrant, on est impuissant à faire quelque chose

- en fait si on regarde bien il gène la vue sur la mer, c'est pour ça qu'on va l'abattre

Nous necachons pasnotre colère face à ces propos, avivés par le fait que les pins "centenaires" (voir communication touristique) du camping du Guen soient déclarés "sans valeur" c'est-à-dire sans valeur marchande.

Si on suit le raisonnement, la valeur marchande de ce châtaignier c’est la plus-value que confisque le promoteur en vendant un terrain avec vue sur mer. Enrichissement par appropriation gratuite de biens communs. CQFD !

Bien sûr qu'il ne s'agit pas de se révolter sans nuance contre l'abattage de tout arbre. Un arbre est aussi objet d'exploitation, certaines espèces plus que d'autres, un arbre est mortel et l'ONF le gère très bien. Mais en dehors des aires gérées par l’ONF ce sont peut-être d’autres principes qui doivent s’appliquer en matière de protection des espèces endémiques, surtout dans une Commune à vocation touristique assumée.

Mais qui dit mortel dit vivant, d'autant plus dans une période où les incendies les détruisent par millions. On ne peut pas laisser faire n'importe quoi n'importe comment.

Nous entendons les refus répétés de la bétonisation à outrance, et les indignations, dans un territoire comme le nôtre qui fait de sa richesse paysagère un atout incomparable. Les arbres, les haies, les bocages font partie de notre attrait Terre et Mer.

Il nous semblemême, que, d'un point de vue symbolique,la défense des arbres et la lutte contre les éoliennes se rejoignent : on nous impose des forêts industrielles, tueuses de biodiversité, dégoulinantes de pollution et destinées à remplir nos décharges, alors que dans le même temps on nous prive d'arbres pourvoyeurs de tous les ingrédients de la vie, nourriciers, protecteurs et bienfaisants. 

A suivre donc, et anticiper les actions à venir notamment sur :

• les arbres déclarés dangereux recensés par la Mairie.
• le remplacement promis de l’arbre abattu, devant le tabac, place de l’Église
• le sort réservé au magnifique marronnier du parking de la rue des Anciennes Écoles et à ceux de la cour de l’École
• ainsi que celui du somptueux mais encombrant ginkgo  du bâtiment de l’ancienne bibliothèque que la Mairie a racheté
• la méthodologie de classement en EBC (Espaces Boisés Classés) dans le PLU

C’est dans ce contexte que nous avons rendez-vous avec Marie Paule Allain, adjointe à l’Urbanisme et à l‘Environnement, le 29 août 2022, rendez-vous dont nous vous rendrons compte des informations importantes recueillies.