4 Décembre 2021
Éoliennes en mer. La France s’élance mais les opposants serrent les rangs
Considérés comme le meilleur moyen de fournir rapidement une électricité décarbonée, les parcs éoliens en mer se développent enfin en France. Douze projets sont à différents stades d’avancement, de Dunkerque au golfe du Lion. Mais leurs détracteurs continuent à lutter avec conviction.
Ouest-FranceStéphane GALLOIS.Modifié le 30/11/2021 à 16h34 Publié le 30/11/2021 à 10h01
Crise économique et sanitaire, mouvements de contestation efficaces, recours juridiques... Des vents contraires ont continué à souffler, ces dernières années sur les projets de parcs éoliens en mer français. Résultat, malgré une attitude du gouvernement devenue plus volontariste, la plupart des chantiers accusent au minimum deux années de retard. Le point à quelques mois de l’entrée en service du premier de ces parcs, celui de Saint-Nazaire.
Saint-Nazaire. C’est le parc éolien en mer le plus avancé. Les travaux d’implantation de 80 éoliennes pour une puissance de 480 mégawatts (MW) ont commencé en 2020. Situé au large de la presqu’île du Croisic (Loire-Atlantique), il entrera en service en 2022. Il sera, dès lors, scruté de très près par tous les observateurs…
Fécamp. Cet ensemble de 71 éoliennes (497 MW) en Seine-Maritime sera probablement le deuxième parc français. Les câbles de raccordement électriques ont été posés cet automne et, après l’installation des éoliennes à partir de l’année prochaine, son entrée en service est prévue en 2023.
Courseulles-sur-Mer. Issu du même premier appel d’offres de 2011, ce parc de 64 éoliennes (450 MW) situé dans le Calvados vient tout juste de connaître ses premiers coups de pelle. En mer, les travaux commenceront en 2022 et la mise en service est prévue pour la fin 2024.
Dieppe-Le Tréport. Proposée dans un deuxième appel d’offres, en 2013, la réalisation de ce parc au nord-ouest du Tréport (Seine-Maritime) a été autorisée en 2018. Les travaux d’installation de 62 éoliennes pour 496 MW de puissance doivent commencer en 2022 pour une mise en service probablement décalée au-delà de 2024.
Groix-Belle-Île. Située entre les deux îles morbihannaises, cette ferme pilote de trois éoliennes flottantes (28,5 MW) servira de préfiguration au projet Bretagne Sud. Attribuée en 2016, elle doit entrer en service en 2023.
Faraman, Gruissan, Leucate. Attribués en 2016, trois projets de fermes pilotes en Méditerranée (25 à 30 MW) doivent entrer en service en 2023 également. Celui de Faraman, au large de Port-Saint-Louis (Bouches-du-Rhône), inquiète les écologistes en raison de sa proximité avec la Camargue.
Saint-Brieuc. Issu du premier appel d’offres de 2011, le parc éolien posé de 62 éoliennes (496 MW), au nord du cap d’Erquy (Côtes-d’Armor), fait face à une vive opposition des pêcheurs. Plusieurs recours ont été déposés contre un projet qui est également confronté à des difficultés techniques. La contestation a récemment pris la forme d’un collectif citoyen et une plainte a été déposée. Son entrée en service en 2023 est compromise.
Yeu-Noirmoutier. Ce projet du deuxième appel d’offres a été retardé par de nombreux recours en justice. Sa construction n’a pas commencé et son entrée en service, prévue en 2024, pourrait être décalée. Il comptera 62 éoliennes (496 MW) au large des deux îles vendéennes.
Dunkerque. Situé sur la frontière maritime avec la Belgique, le parc de Dunkerque (Nord) a fait l’objet du troisième appel d’offres pour des éoliennes posées. Malgré un tarif d’achat de l’électricité revu à la baisse, il a été attribué en 2019 et devrait voir ses travaux commencer en 2024. L’entrée en service de ses 46 éoliennes (600 MW) est prévue en 2027.
Normandie. Ce quatrième appel d’offres sera attribué en fin 2022. Il s’agit du plus grand projet français avec une puissance de 1 000 MW à l’est de Barfleur (Manche). Situé dans une zone peu profonde et riche en poissons et coquillages, en baie de Seine, il suscite une forte opposition des pêcheurs. Son entrée en service, est, pour l’instant, annoncée pour 2029.
Sud Atlantique. Situé à l’ouest de l’île d’Oléron (Charente-Maritime), le projet est encore en débat public jusqu’au 30 janvier 2022. Il devrait déboucher sur un cinquième appel d’offres pour une puissance comprise entre 500 et 1 000 MW en vue d’une entrée en service en 2030.
Bretagne Sud. Le premier parc éolien flottant commercial français devrait, quant à lui, être attribué en 2022. Dix consortiums ont été présélectionnés en septembre 2021 pour installer 250 MW dans une zone à l’ouest de Belle-Île (Morbihan) à l’horizon 2029. Une autre zone contiguë est d’ores et déjà prévue pour un appel d’offres ultérieur.
Méditerranée. Quatre zones sont prédéfinies, face à Perpignan, Béziers et au large de la Camargue, pour accueillir deux parcs éoliens de 250 MW chacun. Mais au cours du débat public, qui s’est conclu le 31 octobre 2021, une forte demande s’est exprimée en faveur du report de ces projets. Leurs détracteurs souhaitent attendre le retour d’expérience des fermes pilotes. La Commission nationale du débat public dira bientôt s’ils ont été entendus.
Cet article est extrait du supplément de 16 pages « La mer, notre avenir », offert avec le journal Ouest-France le 30 novembre 2021.