15 Août 2021
Le maire d’Erquy sur le parc éolien :
« Ils se foutent royalement de nous »
L’Aeolus, l’un des bateaux de la société Van Oord, sous-traitant d’Ailes Marines, la société en charge du chantier, stationné sur la zone de forage en mai 2021. (Photo d’archives Lionel Le Saux)
Henri Labbé, maire d’Erquy : « Parce que je commence à en avoir marre ! Dans ce dossier, la commune d’Erquy, tout comme celle de Pléneuf-Val-André, est totalement ignorée. Je trouve ça inacceptable. Nous sommes les plus proches de l’endroit où le parc éolien doit s’installer, et nous serons donc les premiers impactés par les pollutions marines et la mortalité des poissons. C’est notre mer, c’est notre zone d’activité de pêche, et au final, c’est comme si on n’existait pas ».
« Ils font ce qu’ils veulent : ils font des trous n’importe où, ils communiquent ce qu’ils veulent… »
« À tous ceux qui font traîner les choses. À commencer par Ailes Marines, le porteur du projet. Ils font ce qu’ils veulent : ils font des trous n’importe où, ils communiquent ce qu’ils veulent communiquer, etc. Au final, ils se foutent royalement de nous. La semaine dernière, je leur ai encore demandé s’il était possible de me rendre sur place, en mer, pour voir ce qui s’y passe. Ils m’ont répondu que le protocole à mettre en place était trop lourd. Bon, j’en déduis que ça doit être sacrément explosif là-bas ! À mon avis, ça doit être pire qu’une centrale nucléaire… ».
Henri Labbé est maire d’Erquy depuis 2020.
« Je les ai eus au téléphone ce lundi matin. Ils m’ont dit qu’ils avaient juste un rôle de sécurisation de la zone en mer, et que ce qui se passe là-bas, ça ne les regarde pas. C’est grave quand même ! »
« Quand je vois le comité départemental des pêches qui fait des réunions, des réunions, encore des réunions. Au final, ça n’avance pas. C’est plein de bla-bla pour rien. Moi je veux un rendez-vous concret avec des choses concrètes ».
« Je le dis depuis le début : il n’y aura pas d’éoliennes en mer. J’ai cette intuition »
« Franchement ? Je ne voudrais pas être à leur place. En ce moment, ils doivent s’arracher les cheveux. Sans mauvais jeu de mots, ils sentent peut-être que le vent tourne. Ça fait quand même très amateur comme façon de faire ».
Au printemps dernier, plage de Caroual, à Erquy, camp de base de RTE, chargé du raccordement avec le futur parc éolien. (Le Télégramme/Benoît Tréhorel)
« Je le dis depuis le début : il n’y aura pas d’éoliennes en mer. J’ai cette intuition. Je ne vous cacherais pas que la population locale (notamment les habitants de Caroual) et les pêcheurs sont de plus en plus remontés. Et ça risque encore de monter en pression ».
Le Télégramme Publié le 09 août 2021 à 17h22