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EPE - Erquy Plurien Environnement

Dérives de l'éolien

Dominique Bussereau n’a rien à reprocher aux éoliennes en mer, à condition qu’elles ne soient pas visibles et ne gênent pas les activités maritimes. 

«Si l’on détruit nos paysages, on détruit notre économie. Les choses sont aussi simples que ça», résume l’élu local

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Le Figaro Publié le 15/03/2021

Dominique Bussereau lance l’alerte contre les dérives de l’éolien

Le président de la Charente-Maritime craint que le tourisme, première économie de son département, soit menacé par le développement hasardeux des éoliennes.

Dominique Bussereau pousse un cri d’alarme contre l’excès d’éoliennes. Si le président de l’Assemblée des départements de France devait plaider cette cause un jour face au président de la République, il formulerait quatre demandes précises à Emmanuel Macron: «Ne diminuez pas les possibilités de recours, redonnez la capacité à toutes les juridictions administratives de se prononcer sur ces dossiers (des tribunaux administratifs au Conseil d’État), demandez à vos préfets de se fonder sur l’avis des populations avant de délivrer des autorisations sans signer celles-ci si les avis sont négatifs, puis incitez enfin les collectivités à prendre leurs responsabilités car trop souvent certaines se font piéger par des industriels peu scrupuleux.»

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En Charente-Maritime, département qu’il préside depuis 2008, Dominique Bussereau est bien placé pour savoir que le tourisme est la première économie. Or cette ressource essentielle lui semble menacée par le développement hasardeux des éoliennes. «Si l’on détruit nos paysages, on détruit notre économie. Les choses sont aussi simples que ça», résume l’élu local, engagé dans ce combat après avoir constaté une multiplication de superstructures dans sa région. «On a vraiment vu les paysages s’abîmer», souffle le président départemental.

Pour réagir, il s’est inspiré de l’observatoire régional de l’éolien développé par Xavier Bertrand, dans les Hauts-de-France. Comme lui, Dominique Bussereau a lancé un observatoire départemental chargé d’examiner les projets d’éoliennes, en partenariat avec les élus locaux et les associations. «In fine, nous donnons un avis au préfet et, s’il accorde une autorisation malgré cet avis défavorable, nous attaquons son arrêté devant la cour administrative d’appel.» Actuellement, une dizaine d’arrêtés sont pendants devant la cour administrative de Bordeaux.

«Méthodes de gougnafiers»

Bussereau veut dénoncer les «méthodes de gougnafiers» de certaines entreprises qui promettent «monts et merveilles» aux élus et aux agriculteurs comme d’autres le faisaient dans les années 1950 quand ils vendaient leurs «réfrigérateurs dans des fermes dépourvues d’électricité». Il constate que le Rassemblement national s’empare de la thématique pour les élections locales après avoir senti l’extrême sensibilité du problème dans l’opinion. L’élu note aussi que certaines municipalités, pourtant armées d’un bon bilan, ont été balayées aux dernières élections après avoir autorisé une installation.

Dominique Bussereau n’a rien à reprocher aux éoliennes en mer, à condition qu’elles ne soient pas visibles et ne gênent pas les activités maritimes. Il n’est pas davantage opposé aux éoliennes classiques dans les zones reculées, là où les paysages naturels et le patrimoine bâti ne sont pas touchés. «En revanche, l’excès d’éoliennes dans les zones vallonnées ou collinaires, à proximité des villages, des habitations ou d’églises romanes n’est pas acceptable», proteste-t-il. Comment, en tant qu’ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, peut-il expliquer que de tels abus ne soient pas mieux contrôlés dans le cadre de l’aménagement du territoire? «Tout simplement parce que personne ne s’en est occupé. Non seulement on a laissé le champ libre aux promoteurs d’éolien mais on leur a même simplifié les choses en supprimant des garanties juridiques. Les impacts esthétiques, sonores et environnementaux ont été oubliés», accuse encore Dominique Bussereau, résolu à poursuivre son combat.

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