12 Janvier 2020
En quelques années, les éoliennes sont devenues le porte-étendard international de la transition écologique. Symboles de la prétendue électricité « verte », elles se sont immiscées partout : sur les sites internet institutionnels, dans les livres scolaires, dans les publicités, dans les films, dans les médias.
À l’échelle mondiale, elles ont envahi les paysages, ont investi avec brutalité les campagnes ou la mer, et sont devenues, par une propagande systématique et sans nuance, le symbole de l’écologie et de la lutte pour le climat.
Illusion, soutient Fabien Bouglé dans Éoliennes, la face noire de la transition écologique (Éditions du Rocher, 2019). Professionnel du patrimoine et conseiller municipal de Versailles, il suit le développement des éoliennes depuis dix ans et en est devenu un expert reconnu.
Dans cet essai adossé à son expérience du terrain et des commissions parlementaires, il s'applique à montrer que les éoliennes sont plus nocives qu’autre chose, tant pour le climat que pour l’économie nationale, les finances publiques et la moralité politique. Et de leur fabrication à leur démantèlement, elles émettent une quantité appréciable de carbone, pour un rendement électrique médiocre.
Voici ci-après des extraits de l'introduction qui nous ont paru de nature à nourrir la réflexion...
Le développement des éoliennes – sur terre ou en mer – est en réalité au cœur de la politique mondiale de la transition écologique, et de la transition énergétique, qui constitue aujourd’hui la boussole de nos dirigeants. Elle est largement inspirée, sinon dictée, par l’Energiewende (« Révolution énergétique » en français) concept importé d’Allemagne, l’un des principaux pays fournisseurs d’éoliennes dans le monde.
En outre, c’est sous le prétexte de la transition écologique que les États occidentaux se sont mis à dépenser des centaines de milliards d’euros, accentuant d’autant les déficits publics des pays concernés au détriment de citoyens rackettés via leurs factures d’électricité ou d’essence, factures dont l’augmentation a engendré en France la crise des gilets jaunes.
Dans les faits, cette transition écologique imposée accentue encore le fossé entre une population rurale et littorale d’une part – population à laquelle on impose un changement de cadre de vie et des nuisances dus aux changements énergétiques par l’implantation des aérogénérateurs –, et une population urbaine d’autre part – laquelle profite des nouvelles technologies, voyage en avion, circule en transports en commun, roule en voiture électrique à faible autonomie et ne connaît pas les nuisances liées aux éoliennes.
Cette rupture sociologique rejoint l’analyse menée par Christophe Guilluy dans son ouvrage La France périphérique, livre qui met en lumière cette fracture. Elle se calque parfaitement sur la rupture écologique à l’échelle internationale.
Au nom de l’« écologiquement correct », on détruit la nature. Certains ardents promoteurs de ces installations industrielles estiment que les éoliennes pourraient, par leur gigantisme, se substituer dans nos paysages aux clochers, devenant ainsi le symbole d’une nouvelle religion structurant les campagnes.
Implacables, les éléments de langage communs aux industriels du vent et aux ONG qui défendent l’éolien sont parfaitement huilés : le vent est gratuit, le vent est inépuisable, le vent est une ressource naturelle, le vent est bon pour la planète. Ce discours est notamment relayé par des campagnes publicitaires d’envergure.
La perspective du réchauffement climatique est savamment exploitée par l’instrumentalisation d’enfants militants écologistes comme Greta Thunberg (note). La population est conditionnée à l’idée que la solution urgente face au risque écologique, c’est la transition par l’installation de milliers d’éoliennes.
Dans ces conditions, il est devenu très difficile de porter un discours alternatif ou même rationnel sur le sujet, tant le risque est grand d’être caricaturé. Avec son clergé, ses enfants de chœur, ses censeurs et ses croyances dogmatiques, l’éolien oblige à une conversion sans réserve et le récuser relève de l’hérésie.
Depuis l’installation des premières éoliennes au début des années 2000 (note), les promoteurs et leurs alliés se sont fortement radicalisés. Par un lobbying intensif auprès des politiques et jusque dans les Assemblées, ils ont progressivement poussé à la modification des lois et contribué à éliminer tous les freins empêchant le développement anarchique des implantations d’éoliennes. Certains n’hésitent devant rien, allant jusqu’à éliminer physiquement les opposants pour parvenir à leurs fins (note).
Face à cette stratégie systématique de colonisation de nos pays, une résistance s’est progressivement organisée, structurée et développée à l’échelle mondiale. Artisanale, elle repose sur des personnalités de milieux et d’origines très contrastés.
En France, le quotidien Le Figaro remarquait d’ailleurs en août 2018 que « du bourgeois au militant mélenchoniste en passant par l’anarchiste, le pêcheur et le châtelain, l’opposition à l’éolien était de plus en plus composite 15 ».
Avec ses mille cinq cents associations, ses deux fédérations, la FED (Fédération environnement durable) et Vent de colère, ses réseaux comme le réseau Ulysse, la lutte anti-éolienne regroupe en France des citoyens de toutes classes sociales, de tous niveaux culturels, et de toutes tendances politiques confondues.
Ces écologistes ont en commun d’avoir découvert la face obscure de l’éolien par des voies d’entrée diverses, mais qui mènent aux mêmes conclusions. Concernés souvent par un projet de centrale éolienne à proximité de leur maison, ils ont pour la plupart largement dépassé la mentalité du « not in my backyard » (note) pour appréhender l’escroquerie intellectuelle et le véritable non-sens écologique que constitue cette politique.
La vérité est que l’industrie éolienne n’est pas du tout écologiste mais répond à une logique de profit exclusif en faveur des promoteurs éoliens par des montages financiers couverts par la politique écologique des États. En aucun cas l’éolien n’est au service d’une écologie durable et pérenne. Cette industrie constitue même une arme de destruction massive de l’environnement.
C’est, comme nous l’observerons, une industrie polluante, qui détruit la nature et l’environnement de nos concitoyens. À terme, les éoliennes pourraient être considérées comme le scandale mondial du siècle, lorsque la vérité sera connue du grand public.
En y regardant de plus près, et en décryptant les études mondiales sérieuses et institutionnelles sur le sujet, on découvre que l’utopie de l’électricité d’origine éolienne dissimule une véritable machine de guerre contre la ruralité et l’environnement.
Pollution, matières premières non recyclables, déchets radioactifs, développement des lignes à haute tension, émissions de CO2, atteintes graves à la santé et à la biodiversité, détournement de fonds publics, augmentation du prix de l’électricité, déni de démocratie, destruction d’emplois, fiscalité à tous crins, ONG en conflit d’intérêts, corruption, mafia…
Invariablement, la communication grand public des promoteurs éoliens insiste sur la dimension propre et immaculée des éoliennes (leur couleur est le blanc…), dont le design épuré conforte. Certains vont jusqu’à les présenter en les associant aux éléments naturels, vent ou vert, dans des publicités ou à les comparer à des végétaux – des fleurs le plus souvent –, pour mieux souligner leur aspect parfaitement naturel, pur et écologique (note).
Ils se gardent bien de s’appesantir sur les matières premières nécessaires à leur implantation et masquent sciemment les processus de fabrication des turbines, très éloignés de l’image idyllique répandue par leur communication. Or, la question de la fabrication, de l’acheminement et de l’installation des éoliennes constitue dès le départ un sujet de réflexion à part entière, soulevant un véritable paradoxe écologique.
L’étude détaillée des éléments de composition nécessaires à leur fabrication montre à quel point leur construction et leur installation sont lourdes de conséquences sur l’environnement. À ce stade, il convient pour éclairer les esprits de revenir en détail sur les constituants nécessaires à la fabrication d’une éolienne.
Une éolienne est toujours composée de quatre éléments principaux :
– la nacelle qui constitue la véritable salle des machines des aérogénérateurs. Pour les aimants et les rouages qui la constituent, elle nécessite l’utilisation d’importantes quantités de terres rares,
– les immenses pales de cinquante à cent mètres de longueur sont réalisées en fibre de carbone,
– le mât de cent à cent cinquante mètres de hauteur est en acier ou en béton,
– le socle en béton armé nécessaire pour soutenir le mât d’éolienne.
Hormis le mât qui peut être facilement recyclé, les trois autres éléments les plus importants ont tous un impact écologique très lourd.
Les mines de terres rares sont des mines à ciel ouvert situées principalement en Chine, en particulier en Mongolie Intérieure. Bien qu’on trouve à un niveau marginal des terres rares en Afrique et en Amérique, les conditions de rentabilité de l’extraction de ces métaux font que c’est la Chine qui détient aujourd’hui le quasi-monopole de l’exploitation des métaux rares avec une production de cent cinq mille tonnes de terres rares pour une production mondiale de cent trente mille tonnes en 2017 (note).
Les pales constituent un élément très important des éoliennes. Elles doivent combiner solidité et légèreté. C’est la raison pour laquelle elles sont fabriquées à partir de matériaux composites, mélanges de fibre de verre, de fibre de carbone, de résines polyester ou de résines d’époxy (note).
La grande difficulté des matériaux composites tient au fait qu’ils sont très difficilement recyclables. C’est ainsi que l’Allemagne, ayant supprimé les subventions à destination des promoteurs éoliens, se retrouve avec un immense stock d’éoliennes à recycler, avec une quantité de déchets évaluée à seize mille tonnes par an (note).
De même, un certain nombre d’éoliennes ayant atteint leur limite d’âge d’environ vingt à vingt-cinq ans sont soit supprimées définitivement, soit remplacées par d’autres éoliennes aux performances et aux tailles plus importantes, conduisant de facto à une nouvelle aggravation de la quantité de déchets à recycler.
Élément essentiel pour maintenir le mât éolien, le socle en béton armé coulé dans les sols constitue lui aussi une atteinte grave à l’environnement des lieux d’implantation.
Pour réaliser un seul socle d’éolienne, il faut une imposante quantité de ferraille et de béton : pour une éolienne moyenne de deux mégawatts, le diamètre du socle sera d’environ quinze à vingt mètres, pour une hauteur de trois à quatre mètres de haut. Il sera nécessaire de couler entre quatre cents et six cents mètres cubes de béton sur une ossature en fer d’environ cinquante tonnes.
Dans certains pays, les éoliennes sont tout simplement laissées sur place. Aux États-Unis, ce sont déjà plus de quatorze mille éoliennes rouillées qui parsèment le sol californien, dans des paysages de désolation et d’abandon (note).
Source : Herodote.net
Publié ou mis à jour le : 2019-12-09 08:59:27